L'AMAP, UNE ALTERNATIVE POUR LE PRODUCTEUR
  Ollioules, 
  le 5 juin 2003.
Le partenariat 
    Consommateurs Producteurs par une AMAP (Association pour le 
    Maintien de l'Agriculture Paysanne) positionne une exploitation 
    agricole dans une situation complètement différente 
    de celles rencontrées dans l'économie de marché. 
    La rémunération du producteur n'étant 
    pas liée au rendement et au prix de l'unité 
    de vente de ses productions, il va pouvoir mettre en oeuvre 
    un mode cultural qui tient beaucoup plus compte de la fertilité 
    du sol, de la qualité de l'air et de l'eau, du respect 
    des équilibres naturels, de la bio diversité 
    dans la relance de variétés locales, la qualité 
    gustative et nutritive de ses productions. Cette évolution 
    va se faire au rythme que lui donnera l'exploitant ; mais 
    il n'y a pas besoin d'un cahier des charges strict, la prise 
    de conscience se fait petit à petit par le producteur 
    encouragé et soutenu par ses consommateurs, dans un 
    fonctionnement complètement transparent. 
    Le prix de l'engagement des consommateurs se définit 
    (y compris la rémunération des producteurs) 
    de la façon suivante : charges fixes de l'exploitation 
    + coût des productions (dépendant de ce que veulent 
    consommer les consommateurs) divisés par le nombre 
    de consommateurs = prix global « d'un panier » 
    sur la période d'engagement. 
    Le développement en Amap se fait progressivement par 
    l'exploitant ; le plus souvent, placé en zone périurbaine, 
    pratiquant la vente directe il va remplacer un jour de marché 
    par une distribution puis petit à petit il développera, 
    s'il le souhaite, ce concept allant jusqu'à 3 distributions 
    par semaine correspondant au rythme des cueillettes (tous 
    les 2 jours). 
La proximité, 
    la qualité gustative, le respect des saisons, la bio 
    diversité sont aux centre des préoccupations 
    de ce système, qui par-là, rejoint « l'éthique 
    » véritable de l'agriculteur biologique et paysanne. 
    La force du système réside dans l'autonomie 
    de chaque Amap en lien avec sa ferme. Cette indépendance 
    vis-à-vis de l'extérieur (pas de subvention, 
    pas de référence au prix du marché) assure 
    à l'Amap une pérennité qui en fait une 
    des bases de la relocalisation de l'économie. 
La réponse 
    positive récente de la C.D.O.A du Var à un projet 
    d'installation d'une jeune agricultrice avec une Amap, en 
    volet économique, valide le concept par la profession 
    et l'administration agricole. 
    Le maintien du foncier agricole en zone de forte pression, 
    le maintien de la ferme à dimension humaine, des savoirs-faire 
    passent, sans problèmes par cet outil économique 
    que constituent les Amap. (les besoins en trésorerie 
    de l'exploitation sont assurés par le paiement à 
    l'engagement avant la saison par les consommateurs) Fruits 
    et légumes, produits laitiers, viandes, volailles fonctionnent 
    actuellement en Provence dans cette nouvelle économie 
    (25 exploitations agricoles concernées, 4000 consommateurs 
    en un an de fonctionnement…) 
Beaucoup de consommateurs souhaitent devenir des consom'acteurs ; beaucoup d'agriculteurs veulent continuer leur métier, beaucoup de jeunes souhaitent s'installer dans une agriculture de qualité (le Jeune Agriculteur représentent 80 % des fermes en Amap actuellement en Provence)… la mise en relation des uns avec les autres, reste la préoccupation essentielle d'un mouvement qui est avant tout un mouvement de consommateurs. (12 % de la population du Canada est partie prenante de cette forme d'économie solidaire aujourd'hui)
D. Vuillon
    Agriculteur – Membre fondateur du concept AMAP en France